La longévité et l’étendue territoriale du conflit armé alimentent une culture de la violence, intégrée depuis plus d’un demi-siècle au quotidien de la plupart de la population.
Le droit international
Le droit international reconnait les enfants comme population vulnérable lors de conflits armés, indépendamment du rôle qu’ils et elles puissent avoir. Le Protocole I interdit le recrutement de personnes âgées de moins de quinze ans dans l’Armée, puis exige des protections spécifiques pour les enfants victimes ou participant aux conflits. Le Protocole II interdit toute participation directe ou indirecte des enfants dans les conflits nationaux.
Le droit national
Le cadre juridique de la Colombie contient des droits relatifs aux enfants adaptés au contexte du conflit armé. Malgré la quantité d’outils juridiques et les progrès réalisés en matière des droits de l’enfance ces dernières décennies, les violations des droits des enfants en Colombie restent monnaie courante. Même en restreignant notre intérêt aux cas des enfants soldats, les atteintes aux droits de l’enfance commencent avant le recrutement. Selon l’UNICEF, la plupart des enfants rejoignent des groupes armés non gouvernementaux non par menace directe, mais à cause de violences domestiques ; l’abandon par leur famille ; la mort de membres de la famille dans le cadre conflit armé ; le manque d’opportunités d’éducation et d’emploi dans leur région.
Les enfants soldats dans le conflit armé en Colombie
Deux générations de Colombien.ne.s naissent et grandissent dans ce contexte de violence généralisée. Dans les zones d’intervention directe des groupes armés, à savoir les zones rurales et pauvres, l’Etat n’est pas présent et l’économie
est liée aux activités des groupes armées. Autrement dit, les perspectives d’avenir passent par les groupes armés, que ce soit guérilla ou paramilitaire. De plus, ces départements correspondent aux endroits où des minorités comme les indigènes et les Afro-Colombien.ne.s sont le plus représenté.e.s, attaquant gravement les possibilités de ces groupes à maintenir et à transmettre leur culture, à cause des déplacements forcés et du recrutement.
Caractéristiques des enfants soldats
Il est estimé qu’en Colombie, dix-huit mille enfants ont combattu dans les groupes armés non-gouvernementaux entre 2008 et 2012. Il faut noter que la frange de la population la plus pauvre (12,6%) est surreprésentée parmi les enfants soldats (66%). L’âge moyen des enfants au moment du recrutement est de 12,1 ans.
Programmes actuels destinés aux enfants soldats
Le cadre de justice transitoire prévoit que les enfants soldats âgés de moins de quinze ans soient traités comme des victimes du conflit armé ; ceux et celles entre seize et dix-huit ans auront droit à un pardon spécial pour la rébellion, excepté s’ils et elles ont commis des crimes de guerre.
Plusieurs programmes visant à l’aide aux enfants soldats et leur réinsertion existent depuis 1999, mais font malheureusement preuve d’importantes lacunes.
Conclusion
La comparaison de sources (associatives, onusiennes, juridiques, entretiens informels) nous permet de dire que les programmes de réinsertion des enfants soldats démobilisés en Colombie ne garantissent pas la réussite de leur réincorporation. Bien que plusieurs institutions gouvernementales assurent l’accès aux droits au logement, à la nutrition, à la santé, à l’éducation, à la famille et à la liberté d’expression, de sévères lacunes semblent persister au
niveau de l’appui et du suivi psychosocial des enfants. Ceci est préoccupant au vu de l’envergure du conflit armé en Colombie, car il façonne le quotidien du pays depuis trois générations. Pour pouvoir casser les spirales de violence, il est en partie nécessaire que les enfants puissent se projeter comme citoyens, avec des droits et des devoirs, dans un pays qui leur offre de meilleures opportunités d’existence.
L’application numérique de «Loin des armes» espère, dans sa phase pilote, pouvoir aider quelques enfants soldats démobilisés à reconstruire leur identité. Ce faisant, le projet comblerait une lacune et agirait en complémentarité avec les institutions gouvernementales en charge de ces enfants, en accord avec les droits de l’enfance.
Un film-documentaire pédagogique, nous plongeant dans cette réalité en mettant en valeur les solutions et issues.
Une application d’aide à distance aux enfants soldats.
Une fondation sans but lucratif pour la protection des droits de l’enfant dans les conflits armés.
L’idée de Loin des Armes est née en 2015, suite à la rencontre avec Junior, un enfant soldat démobilisé de la République démocratique du Congo. Constitué de témoignages d’anciens enfants soldats démobilisés de plusieurs continents, ce film présente aussi des jeunes d’ici qui se sont engagés pour la cause ainsi que des experts du sujet.
L'élan suscités auprès des personnes et organisations sensibilises la thématique, ainsi que des rencontres avec d'anciens enfants soldats, nous ont poussé à prolonger notre engagement par le développement d'une application web, en collaboration avec ONG de défense des droits de l'enfance.
En effet, un suivi médico-psycho-social lors de la démobilisation, ainsi que le manque de personnes formées sur place sont des éléments qui sont négligés. Nous avons vu là une opportunité où le numérique pourrait jouer un rôle important.
Une application peut mettre en contact des médecins, psychologues et d'autres professionnels avec des enfants soldats démobilisés. C'est aussi une opportunité pour des médecins expatriés d'apporter de l'aide à distance et pour ceux sur place d'une formation continue
Un prototype sécurisé a été testé, et un programme pilote est prévu tout d'abord en Colombie, puis en Syrie et en Afrique. Pour l’instant, nous avons conçu l’utilisation de l’application comme suit:
1. Accompagnement par un éducateur social
2. Construction d’une relation entre enfant et médecin
3. Établissement d’un diagnostic de l’enfant pour une orientation de l’enfant vers les services nécessaires et une réintégration
Plusieurs actions sont en cours pour faire connaitre ce projet:
Le 1 septembre 2018, 17-19h: Ouverture du Montreux Ladies Open 2018 au Club de tennis de Montreux à Territet.
Vivre des moments inoubliables en compagnie de personnalités surprises, voir un match d’exhibition insolite et mieux connaître Loin des armes.
Du 1 au 9 septembre 2018: Village du Montreux Ladies Open.
Pour en savoir plus sur la Colombie, les possibilités de s’investir comme professionnel de la santé, participer en donnant des baskets, tablettes et smartphones pour le projet pilote en Colombie et plein d’autres surprises.
Le 3 octobre 2018 à 18h: Grütli à Genève, projection du film «Loin des armes» et table ronde dans le cadre de la semaine de la démocratie, avec Junior N'zita. Pour plus d'informations: https://www.ge.ch/dossier/semaine-democratie-2018/programme-semaine-democratie-2018
Février 2019: Actions à l’occasion de la journée internationale des enfants soldats et pour continuer à soutenir le déploiement de l’application Loin des armes en Colombie, au Moyen Orient et en Afrique. Pour d'informations suivront.
La longévité et l’étendue territoriale du conflit armé alimentent une culture de la violence, intégrée depuis plus d’un demi-siècle au quotidien de la plupart de la population.
Pour porter le déploiement de l'application, une association sans but lucratif a été créée début 2017, appelée à terme à devenir une fondation. Elle est dévouée à la prévention du recrutement, à la démobilisation et la réhabilitation sociale des enfants associés aux conflits armés. Ses actions et engagements contre l'exploitation d'enfants soldats se déploient sur trois niveaux:
1. Renforcer la visibilité de la problématique pour permettre une meilleure compréhension de la situation et de légitimer la libération de moyens suffisants.
2. Augmenter l'efficacité et la coordination des actions existantes à l'aide notamment des nouvelles technologies.
3. Développer une approche collective et multidisciplinaire, par la mise en lien des forces (étatique, ONG, privées) et des compétences (médicales, juridiques, techniques et logistiques), aux fins d'assurer un usage efficient des capacités investies dans la protection des enfants soldats.
Hassan Lakhdar, président, directeur Teenergy
Jonathan Bory, secrétaire, juriste
Anne Lakhdar, trésorière, co-directrice Teenergy
Hans Ulrich Gerber, IFOR-MIR
Junior Nzita Nsuami, ancien enfant soldat du Congo
Claudio Deuel, ancien délégué jeunesse de la ville de Genève
Vous avez une tablette, un smartphone ou des baskets dont vous n'avez plus besoin? Rapportez-les au stand de Loin des armes lors du Montreux Ladies Open ou au bureau pour soutenir nos actions en Colombie!
Participez au Gala le 9 février 2019, parlez-en autour de vous, venez nous rencontrer lors de la semaine du Montreux Ladies Open! C'est ensemble que nous pouvons changer ce monde.
Envie d’être actif dans le changement et disposé à donner quelques heures de votre temps? Venez en parler au stand de Loin des armes pendant le Montreux Ladies Open ou contactez-nous au 021 961 29 53 pour en parler!
Loin des armes | Rue du Temple 11 | 1820 Montreux, Suisse | +41 (0) 21 921 29 53 | info@teenergy.ch